Mitochondries : Défense et Énergie Cellulaire

Rôle dans les maladies chroniques et le cancer

Personne n’ignore le microbiote intestinal, ces microbes de notre tube digestif qui nous assistent pour la digestion, différents métabolismes, soutiennent l’immunité, protègent la barrière intestinale, participent à la synthèse de certaines vitamines…etc
Nous savons aussi que tous nos tissus-barrière collaborent avec des microbes amicaux.
Les mitochondries sont moins connues du grand public. Et pourtant, nous n’existerions pas sans elles. Ce sont de petits organites qui ont gardé l’aspect et la sensibilité de bactéries dont elles proviennent avant qu’elles ne s’unissent symbiotiquement avec nos cellules. Elles sont parties de notre microbiote intracellulaire. Chaque cellule en contient des milliers.


Nous sommes colonisés par des microbes ! on estime même que les mitochondries constituent près de 10% de notre poids, bien plus que le microbiote intestinal dont le poids est évalué à 1-2 kilogrammes.
La présence des mitochondries est obligatoire chez les êtres pluricellulaires car non seulement, elles permettent la production de grandes quantités d’énergie, mais ce sont également elles qui régulent le cycle de vie et mort des cellules :
En effet, à partir de ce que nous mangeons et respirons (oxygène), elles produisent de l’énergie utilisable par les cellules, l’ATP (Adénosine Tri Phosphate). En situation normale, plus de 95% de l’énergie cellulaire provient des mécanismes sophistiqués présents sur la membrane de la mitochondrie. Le reste, négligeable, est produit par la cellule par fermentation.
Ce sont les mitochondries qui régulent l’homéostasie corporelle :
Ce sont elles qui déclenchent la mort des cellules lorsque celles-ci ont achevé leurs bons et loyaux services. Elles orchestrent un processus de mort programmée qui est appelé apoptose.


Elles jouent un rôle clé dans la production des hormones stéroïdiennes fabriquées à partir du cholestérol. Ces hormones sont cruciales pour la régulation des processus vitaux, tels que la croissance et la différenciation sexuelle pour la perpétuation de la vie par la production de testostérone, œstrogène, progestérone qui nous différencient en homme ou femme, assurent le cycle menstruel. Ces hormones stéroïdiennes participent également à la réponse au stress (cortisol).
Un rôle moins connu mais néanmoins très importante est l’action des mitochondries au cours de la réponse au danger cellulaire : lorsque les cellules sont agressées que ce soit par des agents infectieux, toxiques, traumatiques physiques ou psychologiques, les mitochondries, êtres habituellement paisibles et sociables, se muent en véritables armes défensives. Elles vont utiliser les moyens à leur disposition pour créer des outils de guerre (production explosive de radicaux libres) pour détruire le danger. De ce fait, leur production d’énergie (ATP) baisse. Elles produisent aussi des molécules qu’elles libèrent à l’extérieur de la cellule pour signaler aux autres cellules, l’existence du danger et en particulier celle du système nerveux autonome (ATP extracellulaire par exemple).


Ce sont elles qui orchestrent en collaboration avec le noyau la réponse au stress, une réponse inflammatoire qui est le mécanisme de défense stéréotypé de l’organisme quel que soit l’agresseur.
Le plus souvent, après ce stress, c’est le retour à la normale. Les mitochondries retournent à leur état de paix.
Quelques fois, le stress et ou la réponse au stress persistent et les mitochondries conservent leur état défensif avec leur production de radicaux libres en grande quantité. Une partie des moyens à la disposition des mitochondries, est détourné pour cette guerre et de ce fait la production d’énergie (ATP) diminue.


Lorsque l’ATP diminue, il apparaît des symptômes de fatigue chronique persistante = état de faible énergie. Il peut s’y associer une inflammation chronique, stress oxydant chronique et ensuite l’apparition des maladies chroniques diverses dont le cancer. Ces maladies, résultent de la bonne volonté de nos mitochondries qui ont mis en jeu des mécanismes de défense contre les éléments stresseurs.
Comme je l’écris dans l’article publié sur ce blog intitulé « Sociétés en détresse »,
« Nos maladies chroniques, le cancer compris, correspondent à ces schémas d’adaptation : la réponse de cellules en détresse portées par leur force de vie, aux dangers qu’ils soient physiques ou immatériels. Ces mécanismes de défense parfois destructeurs ou pourvoyeurs de malaises variés, nous permettent malgré tout de poursuivre notre vie cahin-caha jusqu’à l’issue fatale quelque fois, à moins que des solutions ne soient trouvées pour donner les moyens à ces petits êtres, nos cellules, de retrouver une paix fraiche et pour leur faire comprendre que le danger est maîtrisé, la guerre est finie.


Ce sont les conditions nécessaires pour que l’harmonie puisse à nouveau se réinstaller, sous la réserve que la volonté centrale de l’être tout entier en ait également décidé ainsi »
Cette nouvelle vision des maladies chroniques a encore du mal à faire son chemin au sein des tenants de la médecine moderne classique qui est plus favorable à des traitements qui accablent les cellules, majorant parfois encore le stress déjà existant sans toujours donner un secours aux mitochondries.
La voie de l’avenir est celle de la médecine intégrative où les thérapies mitochondriales ouvriront des perspectives intéressantes.

Et nous n’aurions peut être pas la nécessité d’en arriver à des thérapies de transplantation mitochondriales, qui gagnent de l’intérêt scientifique dans de nombreuses pathologies dégénératives si nous pouvions mettre en oeuvre, les Essentiels; la simplicité qui permet de revitaliser les mitochondries avec une nutrition adaptée et adéquate, une activité physique et la gestion du stress qui permet d’obtenir un bon sommeil.

Pour sa vision, un hommage doit être rendu au Dr Robert K Naviaux , médecin chercheur spécialisé dans la médecine mitochondriale et les maladies chroniques. Il est professeur à l’université de California, San Diego. Codirecteur au Mitochondrial and Metabolic Disease Center. Il explique magistralement les maladies chroniques :
« Lorsque le CDR (Cell Danger Response*) persiste anormalement, le métabolisme de l’ensemble du corps et le microbiome intestinal sont perturbés, la performance collective de plusieurs systèmes organiques est altérée, le comportement est modifié et des maladies chroniques en résultent »

*CDR, Response au Danger Cellulaire

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