Les conseils nutritionnels qui apportent un bénéfice aux personnes atteintes de cancer, trouvent peu de sens auprès de la plupart des confrères oncologues, et parfois peu d’écho auprès des personnes malades elles-mêmes.
Il reste encore difficile de convaincre que la nutrition personnalisée, comme cela semble acquis pour l’activité physique adaptée, est un enjeu majeur dans la santé, au cours des maladies chroniques incluant le cancer.
Une bonne alimentation est encore plus cruciale pour les personnes qui reçoivent, en traitement de leur cancer, des médicaments que l’on sait toxiques, qui soumettent l’organisme à des stress cellulaires aigus et répétés, obligeant les systèmes de réparation cellulaire à une suractivité permanente pour aboutir à reconstituer péniblement l’organisme. Les malades en cours de chimiothérapie se plaignent quasiment tous de fatigue, état de faible énergie. Sans éléments pour soutenir les systèmes de réparation de l’organisme, c’est l’épuisement et rien de bon ne peut advenir ensuite même si c’est le meilleur des traitements qui a été administré.
Cette alimentation personnalisée est aussi importante après les traitements, pour les mêmes raisons. Et parce qu’une alimentation adéquate est aussi le garant d’un bon fonctionnement des émonctoires, elle est cruciale dans cette période, où il est encore plus important de détoxifier l’organisme.
Il est certainement préférable de penser à bien se nourrir avant qu’une maladie n’apparaisse car la nutrition participe également au contrôle de certains facteurs de risque connus du cancer, comme l’obésité avec insulinorésistance.
Comme le fait Onconutrition.blog, il est nécessaire de souligner l’importance du « Bien Manger » pour nourrir son corps physique, mais aussi pour nourrir son corps émotionnel. Mais dans une société devenue très hédonique, c’est presque sacrilège aux yeux de certains, d’affirmer que l’enjeu de l’alimentation va au-delà des plaisirs du palais.
Pourquoi est -ce si difficile de concevoir que ce que nous mangeons permet d’obtenir des briques qui reconstituent nos cellules. En effet, le pool de cellules qui composent notre corps est maintenu dans une relative stabilité (moins relative pour ceux qui vieillissent vite) par le fait que les cellules sénescentes après leurs bons et loyaux services sont éliminées, et remplacées par des cellules nouvelles plus aptes à effectuer les fonctions que leur impose chaque organe. C’est le cycle général de la vie. Ce relatif équilibre entre les cellules en départ et les cellules nouvellement construites est réglé par des mécanismes homéostatiques. Pour faire ces cellules fraiches, nouvelles et laborieuses, il faut des briques. Leur origine provient pour partie du recyclage écologique d’éléments provenant des cellules sénescentes détruites (autophagie). Une partie des briques de reconstruction cellulaire provient aussi de notre alimentation.
Afin que les cellules puissent être formées, qu’elles puissent croître, il faut de l’énergie pour animer ce processus.
Cette énergie dont nous avons besoin tous les jours, est contenue dans les aliments qui mêlent les énergies terrestre et solaire. Cependant, cette énergie ne peut être utilisée telle quelle : il faut la libérer sous une forme spéciale utilisable par les cellules.

Devenir des nutriments dans le corps ( cf livre « cancer : maladie génétique ou crise énergétique cellulaire? Ed Souffle d’Or) : la digestion complète se termine avec la phosphorylation oxydative qui produit l’ATP.
C’est pour cela que nous digérons, pour libérer cette énergie des aliments.
Notre digestion débute dans le tube digestif qui fragmente nos aliments en petites structures capables de circuler dans le sang puis entrer dans les cellules.
Dans la cellule, ces fragments alimentaires vont libérer leur électricité qui sert à actionner la pompe à énergie des mitochondries. Ces dernières sont de petits organites, anciennes bactéries logées dans nos cellules, dont un des rôles est de produire cette énergie qui est nécessaire au fonctionnement des cellules, l’ATP ( Adénosine Tri Phosphate).
Dans cet organite qui est présent dans toutes les cellules sauf le globule rouge mature, les mitochondries se servent de l’électricité libérée des aliments et de l’oxygène que nous respirons transporté par les globules rouges pour produire l’ATP. Après ce processus, les cellules libèrent du gaz carbonique dont la plus grande part est excrétée par les poumons. Elles produisent aussi de l’eau qui s’élimine en grande partie par les reins.
Une alimentation insuffisante en molécules facilitant le fonctionnement des mitochondries entraine un ralentissement de la production d’énergie. Le premier signe est la fatigue. Si cette baisse d’énergie persiste, c’est le vieillissement prématuré, la fragilité. Les maladies chroniques sont aussi possibles lorsque les cellules deviennent incapables de réparer les dégâts provoqués par les stress quotidiens auxquels nous sommes massivement soumis actuellement qu’ils soient physiques ou psychologiques.
Par ailleurs, lorsqu’il existe une surcharge nutritionnelle, comme l’excès de sucre, cela peut également crée un stress cellulaire, créer du stress oxydant et faire rouiller nos cellules. De cela aussi, les cellules doivent se prémunir. Pour se défendre, il faut toujours de l’énergie, de l’ATP sinon la mise en mouvement est impossible.

La nutrition est donc à la base de la vie.
La nutrition est un pilier essentiel de guérison.
« Que ton alimentation soit ton médicament«
Comment est-il possible de ne pas le concevoir ? Alors que les travaux de recherche viennent tous les jours confirmer le bon sens.
Quelle nutrition et pour qui ? une discussion doit s’instaurer afin d’orienter la recherche pour optimiser les approches nutritionnelles. On peut cependant, d’ores et déjà dire, sur les constats épidémiologiques actuels, comme le rappelle l’OMS dans son rapport 2023, que l’alimentation de type occidental actuelle est une faillite : surpoids, obésité et maladies chroniques de plus en plus nombreuses.
Que dire alors de l’alimentation « manger ce que vous voulez » tant plébiscitée par une majorité d’oncologues, alors qu’elle n’a bénéficié d’ aucune étude clinique? Quelles données scientifiques pour soutenir leur proposition?
Ce régime « manger ce que vous voulez » est souvent paradoxalement opposé aux autres modes alimentaires qui théoriquement peuvent correspondre à ce que chaque malade veux.
Débuter une alimentation pauvre en sucre ou très pauvre en sucre comme l’alimentation cétogène par exemple, même sous surveillance médicale rigoureuse est un choix souvent vivement critiqué alors que l’on dispose de quelques études chez l’animal et chez l’homme dont une grande majorité conclut que ce type d’alimentation améliore au moins la qualité de vie. Ces études ont le mérite d’exister même si leur nombre et leur puissance, qui ne demande qu’à grandir, sont faibles. Et en plus de ces travaux, les observations individuelles qui s’accumulent ne peuvent laisser indifférent.

L’équilibre réside dans une bonne alimentation sublimée par de belles émotions pour un mental clair.